3e impérial, centre d’essai en art actuel

Depuis plusieurs années, l’équipe de recherche s’intéresse aux activités du 3e impérial, centre d’essai en art actuel. Il s’agit d’un centre d’artistes autogéré établi dans la ville de Granby, Québec, depuis 1984. Il est le premier centre à se consacrer à l’art actuel dans des espaces initialement non dédiés à l’art. Afin d’« explorer d’autres manières d’habiter le réel », le centre propose de travailler avec artistes, théoriciens et publics, à travers des activités de recherche, de création, de diffusion et d’édition, tout en demeurant très lié à la collectivité. Le 3e impérial soutient les pratiques d’art infiltrant, en valorisant les projets qui associent espace public et engagement social, en s’introduisant dans le quotidien privé ou public. Ses activités s’organisent principalement autour de son programme de résidences qui s’étalent souvent sur plus d’un an et comprennent plusieurs séjours afin de tisser des liens avec la communauté, en plus de pouvoir déployer la démarche artistique dans le temps. De 2012 à 2017, les activités d’art infiltrant et de résidences se tiennent sous l’intitulé de « La constellation des métiers bizarres ».

 

Pour plus d’informations sur le centre et sa programmation : http://3e-imperial.org/

3e impérial Non classé

Dare-dare – centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal

L’équipe de recherche suit de près les activités menées en collaboration avec le centre d’artistes Dare-dare, notamment en les documentant. Fondé en 1985, il s’agit d’un centre d’artistes autogéré qui soutient et valorise les pratiques émergentes. En 1996, son mandat se précise afin de privilégier de plus en plus les pratiques artistiques qui questionnent les lieux de diffusion de l’art. Le centre donne alors priorité aux projets hors les murs. Depuis 2004, ce centre a la particularité de s’infiltrer dans les espaces de la ville en se consacrant à la diffusion de diverses formes d’art public. Ce projet « d’articulation urbaine » nommé DIS/LOCATION permet au centre de s’insérer dans le quotidien urbain tout en migrant par l’investissement de différents espaces de la ville avec ses locaux mobiles. À chaque deux ou trois ans, ils se déplacent ainsi en s’arrimant dans un nouveau lieu fertile en interrogations sociales, politiques, historiques et/ou urbanistiques qui permet aux projets artistiques de les explorer. En investissant l’espace public de la sorte, les projets soutenus par le centre permettent souvent d’atteindre un public beaucoup plus élargi, en plus d’élargir les notions de lieux de l’art et d’art public.

 

Depuis 2015, Dare-dare est installé dans le triangle formé par les avenues Atwater, Greene et la rue Doré. Une enseigne lumineuse diffuse des projets d’écritures publiques auprès de la roulotte qui abrite les bureaux et le centre de documentation du centre. De 2012 à 2015, il occupait l’esplanade du métro St-Laurent dans le Quartier des spectacles. De 2009 à 2012, c’était le Parc Walter Stuart dans Centre-sud. Pour une période plus brève, de 2008 à 2009, la roulotte était installée dans le Square Cabot près de la station Atwater. De 2006 à 2008 au Parc sans nom dans l’arrondissement Plateau Mont-Royal, après avoir entamé le projet au Square Viger de 2004 à 2006. Une publication d’envergure accompagne le déménagement dans un nouveau lieu.

Pour plus de détails sur le mandat et la programmation du centre : http://www.dare-dare.org/

Image d’en-tête : Marc-Antoine K. Phaneuf, Moments magiques, 2012-2013, devant la roulotte Dare-dare installée sur l’esplanade du métro St-Laurent. Crédits : retis

Pour voir les projets de dare-dare photographiés et mis en ligne sur Flickr :

L’album dare-dare : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157631522063136

Passeport dare-dare : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157631541380815

Palazzo II par Dominique Pétrin : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157631725381681

Ma intervalle par Martine Vial : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157634897182833 et https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157640047248476

Maintenance/d’entretien par Kandis Friesen : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157635017803808

Blogueurs en captivité : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157647257049602

Les performances invisibles de Steve Giasson : https://www.flickr.com/photos/85264217@N04/albums/72157665462329692

 

 

Dare-Dare Non classé

« Place des Arts ? » : Une intervention de Roméo Gongora

Compte-rendu par Christelle Proulx

« Place des arts ? » est une intervention publique collective initiée par Romeo Gongora. Elle est le fruit d’une d’une résidence de recherche menée par l’artiste-chercheur chez Dare-dare en 2013, lorsque ce centre occupait un terrain vague du Quartier des spectacles de Montréal, aux abords de la station de métro St-Laurent.

Le 28 septembre 2013, plusieurs personnes souhaitant discuter, réfléchir et ranimer un certain esprit des lieux se sont donc rassemblées dans le restaurant Floralies du 1199 rue Bleury. Gongora nous informe qu’au début des années 50, Robert Roussil monte un atelier collectif d’artistes à cet endroit. Roussil invite alors les artistes Roland Dinel, Armand Vaillancourt, Mario Merola, le syndicaliste Henri Gagnon, et bien d’autres participants, à se rassembler pour former un atelier-rencontre nommé la « Place des arts ». Cours d’art, conférences et discussions autour du communisme étaient à l’ordre du jour. En 1954, les autorités municipales ferment l’atelier pour cause d’insalubrité, mais cette fermeture aurait apparemment été effectuée à cause des activités subversives qui y étaient menées et des liens qu’entretenait cette « Place des arts » avec le communisme. Quelque temps après, le chantier de la grande et officielle « Place des arts » que nous connaissons aujourd’hui est mis en branle par le maire de l’époque, Jean Drapeau. Cette nouvelle place se mérite d’ailleurs rapidement le sobriquet de « Place des autres ». À travers sa résidence de recherche, Gongora a donc tenté de cerner ce qu’étaient « réellement les enjeux artistiques, sociaux et politiques de cette « aventure révolutionnaire ». »

Cinquante ans après la fondation de la « Place des arts » officielle, Gongora cherche maintenant à interpeller des fantômes et à observer l’actualité au prisme de cet héritage moderne, artistique et militant. Il redonne un souffle de vie à ce passé pour quelques heures avec cette intervention dans laquelle il encourage la discussion (avec des conférences de l’artiste Mario Merola, l’historienne de l’art Danielle Doucet, l’historien et archiviste Marc Comby et le sociologue Marcel Fournier à l’ordre du jour), expose des œuvres de l’époque et propose des ateliers de sculpture (par Valérie Blanchet) et de dessin (par Romeo Gongora) dans le restaurant de la rue Bleury. Gongora parvient ainsi à souligner différentes problématiques que soulèvent l’histoire oubliée de cette place « publique » au coeur du centre-ville montréalais. Le point d’interrogation à la suite de l’intitulé du projet indique bien comment il s’agit en réalité de formuler diverses questions quant à l’histoire et la nature du développement de tels lieux de rassemblements urbains et artistiques, de même que ce que cela peut signifier pour l’identité québécoise et néo-québécoise.

 

Pour plus d’information sur ce projet : http://dare-dare.org/fr/evenements/romeo-gongora

Dare-Dare Romeo Gongora

Esthétique pragmatique à l’oeuvre en quatre temps

Dans le cadre d’une résidence au 3e impérial, centre d’artistes autogéré situé à Granby, Douglas Scholes a présenté le projet « Esthétique pragmatique à l’œuvre en quatre temps », par lequel il chercha à infiltrer la voirie municipale en oeuvrant dans la ville à la manière d’un employé des travaux publics. Affublé du fameux dossard orange des employés, il avait sa propre carte de temps et prenait ses pauses parmi les employés, dans le but de comprendre les motivations de la ville et des employés quant à la maintenance du territoire granbyen. Scholes, subtilement intégré dans le bassin d’employés de la ville, a ainsi fait quatre interventions sur le territoire de Granby, au rythme d’une intervention par saison. Deux de ces actions, présentées à l’été 2010 et au printemps 2011, étaient qualifiées de transitoires : lors de ces performances, l’artiste, armé d’une sélection d’objets coulés en cire, moulés à partir de déchets communément trouvés sur le bord des routes, se balada le long de la Route Principale. Au cours de cette marche, Scholes ramassa tous les déchets sur le bord de la route et déposa spontanément ses déchets de cire près de la route, remplaçant le déchet habituel par son simulacre biodégradable. L’adresse de son site web, gravée sur chacun des déchets, était pour l’artiste un incitatif public à la communication et à l’échange ; il souhaitait que les gens, intrigués par la démarche de Scholes ou par la présence de ces curieux objets jaunes-ocres, lui écrivent pour qu’il puisse répondre à leurs questions sur les visées de la résidence.

3e impérial Artistes Lieux de diffusion Projets urbains

Passeport Dare-Dare

Depuis 2012, le centre de diffusion d’art multidisciplinaire Dare-Dare tient une activité bénéfice annuelle qui prend la forme d’un parcours artistique dans le Quartier des spectacles. Les participants prennent part à cette levée de fonds hors du commun en se procurant le petit passeport vierge, numéroté et produit pour l’occasion, avec lequel ils recueillent les oeuvres-estampes de différents artistes installés dans différents lieux. En septembre 2012, quinze artistes occupent autant d’escales disperspées dans le quartier. Pour l’édition 2013, en plus des artistes installés dans les sept escales de la journée passeport du 25 mai, deux soirées de financement en plus de certaines soirées de vernissage ou de finissage étalées sur l’année permettent aux détenteurs de passeports de se procurer les estampes d’une douzaine d’artistes du volet Intervention dans l’espace public.

Les participants sont invités à parcourir différemment cet épicentre culturel de Montréal qu’est le Quartier des Spectacles en allant à la rencontre d’artistes dont la pratique interroge les relations de l’art aux sites.

Voir nos images de Passeport 2012 et 2013 sur Flickr.

En connaitre plus sur Passeport 2012 ou sur l’édition 2013.

Photographie de l’intervention-estampe de Geneviève Massé  sur le toit de La Maison du développement durable, tirée du compte Flickr Retis.

Dare-Dare Lieux de diffusion Projets urbains