Trafics numériques. Le Web en « cascades d’images » (photographiques)

 » Peut-être aurions-nous atteint le zénith su spectacle, là où « tout s’est éloigné dans une représentation »(1). Chaque chose du monde – ou presque – a désormais son double, une image circulant dans un flux parallèle, dans un espace autre où tout se déverse et se répand, où tout s’amalgame, se multiplie. Dans cet espace prévaut une nouvelle géographie, aucune véritable logique terrestre ne conduisant les mouvements et les déplacements, car les images tiennent lieu de destinations et les parcours induits par elles s’apparentent généralement à la flânerie, ou à une sorte de dérive; des trajectoires aléatoires qui ne sont souvent guidées que par les préférences des autres. La société du spectacle serait possiblement celle d’une culture du favori ou de la plus grande quantité possible de clics ou de visionnements. (…)  »

(1) Guy Debord, La société du spectacle, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1992 (1967), p.15-16.

PAQUET, Suzanne (2015). « Trafics numériques. Le Web en « cascades d’images » (photographiques) » dans FONTCUBERTA, Joan (dir.) La condition post-photographique. Le Mois de la photo à Montréal et Kerber Verlag.

http://moisdelaphoto.com/publications/condition-post-photographique-2015/

Publications

À l’angle de la rue et du Web, la question des publics

Les micro-interventions d’artistes n’étant plus si rares, le promeneur est toujours susceptible d’en croiser les acteurs ou d’en apercevoir les restes dans ses déambulations citadines. Il arrive également qu’il puisse, à tort ou à raison, supposer être devant une manifestation de ce type lorsqu’il est témoin d’une activité inhabituelle dans la ville ou devant une trace qui pourrait en être le résultat. Ces résultats sont d’ailleurs souvent aussi peu perceptibles, aussi transitoires, que l’action elle-même.

PAQUET, Suzanne (2015).« À l’angle de la rue et du Web, la question des publics » dans Inter : art actuel, n° 120, p. 65-68.

Le texte complet est disponible sur Erudit au http://id.erudit.org/iderudit/77852ac

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Devora Neumark Non classé Publications

Art, espace(s) public(s) et visibilité. dream listener de Karen Elaine Spencer

Suzanne Paquet et Daniel Fiset examinent les interventions textuelles urbaines de l’artiste Karen Elaine Spencer, qui interrogent les notions de marginalité et d’exclusion, et dont la facture « pauvre » et anti-spectaculaire établit un rapport singulier avec l’espace de la ville et ses habitants.

PAQUET, Suzanne et Daniel FISET (2014). « Art, espace(s) public(s) et visibilité. dream listener de Karen Elaine Spencer », Marc-André Brouillette (dir.), Des textes dans l’espace public = Words and text in public space, Montréal : Éditions du Passage, p. 34-41.

Photo : Karen Spencer, projet dream listener, 2006-2007.


 

The authors examine the urban textual interventions of Québec artist Karen elaine Spencer, which question the notions of marginality and exclusion, and whose use of « poor » materials and a non-spectacular approach establishes a singular rapport with both public space and the general public.

Published in : Marc André Brouillette (dir.), Des textes dans l’espace public / Words in Public Space, Montréal: les éditions du passage, 2014.

Karen Elaine Spencer Publications

CV 95: Cyber / espace / public

Ce dossier thématique cyber / espace / public examine un certain nombre d’enjeux liés au régime numérique des images et à leur circulation sur les réseaux. Il explore les multiples correspondances et réciprocités qui se tissent entre des espaces concrets et différents dispositifs technologiques, portables (téléphones « intelligents », applications en tous genres, instruments de géo-localisation) ou ancrés dans les cyber-réseaux (médias sociaux, moteurs de recherche, codes QR, etc.), tout en étant parfaitement intégrés à la vie quotidienne. Diverses temporalités s’y entremêlent, d’évidentes intepénétrations entre les domaines privé et public, entre productions amateures et professionnelles entraînent une transformation sensible des pratiques artistiques et culturelles.

Réalisé sous la direction de Suzanne Paquet, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Montréal et spécialiste de la photographie, ce dossier rassemble les essais de six auteurs (Suzanne Paquet, Élène Tremblay, Christelle Proulx, Daniel Fiset, Christine Ross et Janine Marchessault) qui abordent ces questions à partir de travaux d’artistes (Dominic Gagnon, Jon Rafman, Karen Elaine Spencer, Janet Cardiff/George Bures Miller et sur l’exposition Land/Slide: Possible Futures) qui explorent les nouvelles zones ouvertes par cette prolifération et cette circulation accélérée des images et par les nouveaux appareils de la mobilité.

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Errances photographiques. Mobilité et intermédialité

Les photographies ne viennent jamais seules, semble-t-il. Elles emportent avec elles leur référent, comme l’a signalé Roland Barthes, mais elles sont aussi, le plus souvent, couplées à d’autres véhicules, des moyens de transport les plus traditionnels jusqu’aux modes de communication les plus sophistiqués. Cette association entre photographie et mobilité – mobilité spatiale et temporelle tout aussi bien que médiale – constitue l’ibjet d’étude de cet ouvrage.

Les textes ici réunis traitent, de diverses façons, de problématiques liées à la photographie et à sa manière de se trouver, invariablement, au coeur de noeuds de relations où médias, médiations et transmission s’associent. Des rapports qui se sont noués suivant de bien curieux chemins, entrecoupés de nombreux détours, de glissements spatio-temporels et de possibles « transmigrations », tout au long de la courte – mais combien dense – histoire du médium.

Textes de : Louise Vigneault, Philippe Despoix, Martha Langford, Kirsten Emiko McAllister, Jim Brasebin, John O’Brian et Anne Benichou.

PAQUET, Suzanne (dir.) (2014). Errances photographiques. Mobilité et intermédialité. Presses de l’Université de Montréal.

http://www.pum.umontreal.ca/catalogue/errances-photographiques

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Le paysage entre art et politique

Depuis ces temps lointains où le jardin royal symbolisait le royaume jusqu’à l’actualité de l’image numérique qui, à force de se multiplier, substitue au monde son propre spectacle, les représentations paysagères, aussi artistiques soient-elles, ont toujours conservé un pouvoir mobilisateur qui leur confère une réelle valeur politique. C’est pourquoi le paysage a très tôt fait l’objet de conventions, que relaient désormais les normes édictées par le législateur, la bureaucratie et le marché. Cette puissance politique des représentations paysagères, qui n’est pas sans lien avec leur valeur artistique, n’est en rien diminuée depuis que le paysage, déjà accaparé par le savoir technique, a été élevé au rang d’objet scientifique. On peut même croire que s’est ainsi nouée une nouvelle alliance de l’art et de la politique.

Les textes de huit auteurs québécois et français réunis dans ce volume traitent diversement du paysage, des formes qu’il prend et qu’il a prises, des règles de sa composition et des raisons qui justifieraient sa conservation, sa mise en valeur, son enchantement. Il y est aussi question de ses usages et des fonctions qu’on lui a attribuées, non seulement à l’époque contemporaine, mais aussi dans le passé, proche ou plus lointain. Se pose de plus le problème du lien entre la réalité concrète du paysage, inscrite dans l’espace géographique et ses représentations, ancrées dans l’esprit humain.

Crédit photo ci-haut : Tom Bradnock.

PAQUET, Suzanne et Guy MERCIER (2013). Le paysage entre art et politique. Québec : Presses de l’Université Laval.

https://www.pulaval.com/produit/le-paysage-entre-art-et-politique

 

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Extrait :

Introduction par Suzanne Paquet et Guy Mercier, p.1-11.

Le paysage, entre art et politique
Forme et norme du spectacle du monde

Depuis ces temps lointains où le jardin royal symbolisait le royaume, jusqu’à l’actualité de l’image numérique qui, à force de se multiplier, substitue au monde son propre spectacle, les représentations paysagères, aussi artistiques soient-elles, ont toujours conservé un pouvoir mobilisateur qui leur confère une réelle valeur politique . C’est pourquoi le paysage a très tôt fait l’objet de conventions, que relaient désormais les normes édictées par le législateur, la bureaucratie et le marché . Et cette puissance politique des représentations paysagères, qui n’est pas sans lien avec leur valeur artistique, n’est en rien diminuée depuis que le paysage, déjà accaparé par le savoir technique, a été élevé au rang d’objet scientifique . On peut même croire que s’est ainsi nouée une nouvelle alliance de l’art et de la politique .

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