3e impérial, centre d’essai en art actuel

Depuis plusieurs années, l’équipe de recherche s’intéresse aux activités du 3e impérial, centre d’essai en art actuel. Il s’agit d’un centre d’artistes autogéré établi dans la ville de Granby, Québec, depuis 1984. Il est le premier centre à se consacrer à l’art actuel dans des espaces initialement non dédiés à l’art. Afin d’« explorer d’autres manières d’habiter le réel », le centre propose de travailler avec artistes, théoriciens et publics, à travers des activités de recherche, de création, de diffusion et d’édition, tout en demeurant très lié à la collectivité. Le 3e impérial soutient les pratiques d’art infiltrant, en valorisant les projets qui associent espace public et engagement social, en s’introduisant dans le quotidien privé ou public. Ses activités s’organisent principalement autour de son programme de résidences qui s’étalent souvent sur plus d’un an et comprennent plusieurs séjours afin de tisser des liens avec la communauté, en plus de pouvoir déployer la démarche artistique dans le temps. De 2012 à 2017, les activités d’art infiltrant et de résidences se tiennent sous l’intitulé de « La constellation des métiers bizarres ».

 

Pour plus d’informations sur le centre et sa programmation : http://3e-imperial.org/

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Esthétique pragmatique à l’oeuvre en quatre temps

Dans le cadre d’une résidence au 3e impérial, centre d’artistes autogéré situé à Granby, Douglas Scholes a présenté le projet « Esthétique pragmatique à l’œuvre en quatre temps », par lequel il chercha à infiltrer la voirie municipale en oeuvrant dans la ville à la manière d’un employé des travaux publics. Affublé du fameux dossard orange des employés, il avait sa propre carte de temps et prenait ses pauses parmi les employés, dans le but de comprendre les motivations de la ville et des employés quant à la maintenance du territoire granbyen. Scholes, subtilement intégré dans le bassin d’employés de la ville, a ainsi fait quatre interventions sur le territoire de Granby, au rythme d’une intervention par saison. Deux de ces actions, présentées à l’été 2010 et au printemps 2011, étaient qualifiées de transitoires : lors de ces performances, l’artiste, armé d’une sélection d’objets coulés en cire, moulés à partir de déchets communément trouvés sur le bord des routes, se balada le long de la Route Principale. Au cours de cette marche, Scholes ramassa tous les déchets sur le bord de la route et déposa spontanément ses déchets de cire près de la route, remplaçant le déchet habituel par son simulacre biodégradable. L’adresse de son site web, gravée sur chacun des déchets, était pour l’artiste un incitatif public à la communication et à l’échange ; il souhaitait que les gens, intrigués par la démarche de Scholes ou par la présence de ces curieux objets jaunes-ocres, lui écrivent pour qu’il puisse répondre à leurs questions sur les visées de la résidence.

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