Romeo Gongora – Présentation

Romeo Gongora (Canada/Guatemala) est un artiste visuel actif internationalement. Ses oeuvres explorent la question de la représentation et de la perception de l’altérité. Il se considère comme un chercheur avant tout. Ses projets de recherches prennent ensuite la forme d’installations, de performances, de rencontres et/ou d’écrits. Mettant ainsi l’accent sur le processus plutôt que le produit final, ses travaux emploient le dialogue, l’empathie et la confiance comme une stratégie de production. Cette procédure implique une période de recherche en étroite collaboration avec différentes communautés. Le résultat est une œuvre in situ d’une intensité émotionnelle profonde qui vise à analyser les constructions socio-psychologiques d’un environnement physique et mental.

En 2005, il a complété une maîtrise en arts médiatiques à l’UQAM. Il est récipiendaire de nombreuses bourses et a présenté ses projets, entre autres, au Kin Art Studio (Kinshasa), Musée d’art Contemporain de Montréal, la Galerie de l’UQAM (Montréal), le Centre d’art contemporain OPTICA (Montréal), le Centre de diffusion et de production de la photographie VU (Québec City), la Gallery 44 (Toronto) et le Centre de photographies actuelles DAZIBAO (Montréal).

Récemment, il a été invité à travailler Aux Recollets (Paris), Centro de la Imagen (Mexico) et au Centre Culturel de Neumünster (Luxembourg). En 2007, il a débuté une résidence de deux ans au Rijksakademie van Beeldende Kunsten (Amsterdam) et, en 2009, il a représenté le Canada au Künstlerhaus Bethanien (Berlin).

Pour plus d’information sur son travail : http://www.romeogongora.com/

Image d’en-tête : Romeo Gongora, Magistra Artis Natura (MAN) (2008)

 

Romeo Gongora

« Place des Arts ? » : Une intervention de Roméo Gongora

Compte-rendu par Christelle Proulx

« Place des arts ? » est une intervention publique collective initiée par Romeo Gongora. Elle est le fruit d’une d’une résidence de recherche menée par l’artiste-chercheur chez Dare-dare en 2013, lorsque ce centre occupait un terrain vague du Quartier des spectacles de Montréal, aux abords de la station de métro St-Laurent.

Le 28 septembre 2013, plusieurs personnes souhaitant discuter, réfléchir et ranimer un certain esprit des lieux se sont donc rassemblées dans le restaurant Floralies du 1199 rue Bleury. Gongora nous informe qu’au début des années 50, Robert Roussil monte un atelier collectif d’artistes à cet endroit. Roussil invite alors les artistes Roland Dinel, Armand Vaillancourt, Mario Merola, le syndicaliste Henri Gagnon, et bien d’autres participants, à se rassembler pour former un atelier-rencontre nommé la « Place des arts ». Cours d’art, conférences et discussions autour du communisme étaient à l’ordre du jour. En 1954, les autorités municipales ferment l’atelier pour cause d’insalubrité, mais cette fermeture aurait apparemment été effectuée à cause des activités subversives qui y étaient menées et des liens qu’entretenait cette « Place des arts » avec le communisme. Quelque temps après, le chantier de la grande et officielle « Place des arts » que nous connaissons aujourd’hui est mis en branle par le maire de l’époque, Jean Drapeau. Cette nouvelle place se mérite d’ailleurs rapidement le sobriquet de « Place des autres ». À travers sa résidence de recherche, Gongora a donc tenté de cerner ce qu’étaient « réellement les enjeux artistiques, sociaux et politiques de cette « aventure révolutionnaire ». »

Cinquante ans après la fondation de la « Place des arts » officielle, Gongora cherche maintenant à interpeller des fantômes et à observer l’actualité au prisme de cet héritage moderne, artistique et militant. Il redonne un souffle de vie à ce passé pour quelques heures avec cette intervention dans laquelle il encourage la discussion (avec des conférences de l’artiste Mario Merola, l’historienne de l’art Danielle Doucet, l’historien et archiviste Marc Comby et le sociologue Marcel Fournier à l’ordre du jour), expose des œuvres de l’époque et propose des ateliers de sculpture (par Valérie Blanchet) et de dessin (par Romeo Gongora) dans le restaurant de la rue Bleury. Gongora parvient ainsi à souligner différentes problématiques que soulèvent l’histoire oubliée de cette place « publique » au coeur du centre-ville montréalais. Le point d’interrogation à la suite de l’intitulé du projet indique bien comment il s’agit en réalité de formuler diverses questions quant à l’histoire et la nature du développement de tels lieux de rassemblements urbains et artistiques, de même que ce que cela peut signifier pour l’identité québécoise et néo-québécoise.

 

Pour plus d’information sur ce projet : http://dare-dare.org/fr/evenements/romeo-gongora

Dare-Dare Romeo Gongora

École d’été – Arts et géographies

Dans le cadre des écoles d’été 2016 du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM).

Arts et géographies

Pauline Guinard, géographie, École normale supérieure, Paris ; et Suzanne Paquet, histoire et sociologie de l’art, Université de Montréal.

Du 30 mai au 4 juin 2016 – PLU6917A-D

Paysage, environnement, cartographie, photographie, espace public, ville, politique(s) sont des intérêts, des motifs, des objets, des territoires communs à la géographie, aux arts visuels et à l’histoire de l’art. L’École d’été Arts et géographies a pour objectif premier, tout à la fois, de réfléchir et de concrétiser les liens existants entre ces disciplines, qui ne sont que trop rarement examinés, et de créer de nouvelles passerelles, tant théoriques que méthodologiques, entre elles. Pour ce faire, nous nous intéresserons plus spécifiquement en 2016 au thème « Mobilité et mobilisations », non seulement du fait de son caractère englobant, mais aussi parce qu’il nous semble particulièrement pertinent au regard, d’une part, des déplacements de toutes sortes qui redessinent sans cesse la carte du monde et, d’autre part, des mouvements sociaux actuels (Occupy, Indignés, etc.) qui ont, de fait, souvent recours à l’art pour exprimer leurs mécontentements. Sous ce thème se croisent et se rassemblent en effet des sites et des villes, des traversées et des trajectoires, des migrants, des artistes, des artefacts, des œuvres et des images, dont il s’agira précisément de saisir les interactions, les significations et les incidences sociales, spatiales, plastiques, politiques et bien d’autres encore.

Examinant les questions de mobilité physique et numérique, matérielle et immatérielle, de freins éventuels à ces mobilités (frontières, limites, censure, etc.), ainsi que les enjeux liés aux problèmes de perception, de représentations et de contestation de ces (im)mobilités, nous nous interrogerons sur les capacités des activités artistiques à nous permettre de saisir et de comprendre ces (im)mobilités, à être un vecteur et un outil de mobilisation contre ces dernières, voire à proposer un autre régime esthétique du monde contemporain. Nous étudierons ainsi des sites, des espaces (publics) et des œuvres d’art, touchant plus particulièrement aux enjeux relatifs à la participation citoyenne et aux « publics », afin de réfléchir à nouveaux frais à la part ou à l’apport du géographique à l’artistique et, réciproquement, de l’artistique au géographique. Qu’est-ce que la géographie nous permet de comprendre à l’art contemporain ? Qu’est-ce que l’art nous permet de saisir à la production des espaces d’aujourd’hui.

Cette école d’été réunira artistes, géographes et historiens de l’art et comprendra quelques visites et manifestations in situ en territoire montréalais.

Pour s’inscrire et pour plus de détails, visitez le http://cerium.umontreal.ca/etudes/ecoles-dete-2016/arts-et-geographies/.

Voir le programme complet de l’École d’été 2016 Arts et géographies

Activités académiques